Le concept de la maison passive a émergé depuis les années 1970 après plusieurs essais en Suisse, en Allemagne et dans les pays nordiques.
Il a été validé par des chercheurs allemands de Darmstadt en Allemagne. Depuis lors, cette nouvelle technique de construction continue de prendre forme dans plusieurs villes du monde entier.
Qu’est-ce qu’une maison passive ? Quels sont ses avantages et inconvénients ? Quel est le coût d’une telle construction ?
Qu’est-ce qu’une maison passive ?
Le concept de « maison passive » repose sur le principe de la conservation de la chaleur. En s’appuyant sur une bonne isolation thermique, une ventilation spéciale et l’apport du rayonnement solaire, cette architecture est capable de maintenir une température ambiante confortable pendant toute l’année.
De ce concept, on définit une maison passive comme un logement très économe en énergie de chauffage. Il s’agit d’un logement bioclimatique, sans chauffage indépendant, conçu pour favoriser un parfait équilibre énergétique en tenant compte des facteurs environnementaux.
Cette maison se chauffe toute seule grâce à plusieurs sources d’énergie : rayonnement soleil, chaleur dégagée par les occupants et les appareils électriques. Il s’agit d’une maison dont la consommation énergétique au mètre carré est plus faible que celle d’un Bâtiment Basse Consommation (BBC).
En effet, une maison passive peut consommer jusqu’à 90 % moins d’énergie qu’une construction classique.
Caractéristiques
Une maison passive est caractérisée par :
- un système d’isolation thermique performant et fonctionnel en permanence
- une bonne étanchéité à l’air
- la présence d’une ventilation avec récupération de chaleur (ventilation double flux)
- l’absence des ponts thermiques (pas de différence de température à l’intérieur de la maison)
- une consommation limitée d’électroménagers
- une capacité optimale, mais passive, de l’énergie solaire et de l’énergie géothermique.
Avantages
Le premier atout d’une maison passive est sa basse consommation d’énergie. En effet, la dépense en énergie d’une maison passive n’excède pas 15 kWh par mètre carré et par année, quelle que soit la source énergétique.
Il y a aussi le confort intérieur qui fait la différence avec une maison classique. Grâce à une meilleure isolation thermique, la maison passive permet d’obtenir une température homogène dans toute la maison (pas de courant d’air, isolation homogène).
L’air ambiant étant filtré et renouvelé en permanence grâce à un système de Ventilation Mécanique Contrôlée Double Flux (VMC2F), cela garantit un milieu de vie agréable. Ce système assure en effet un rendement au-delà de 75 % et limite la consommation des ventilateurs à moins de 0,45W/m³. Un triple vitrage, avec des fenêtres isolantes, assure un confort sonore à l’intérieur de la maison.
La maison passive est également un logement écologique et économique. Ses besoins de chauffage étant insignifiants, celle-ci contribue à la protection de l’environnement (faible production de CO2, faible consommation d’énergie électrique, faible utilisation de gaz…).
Habiter une maison passive est aussi un motif de satisfaction personnelle. Le fait de savoir qu’on habite dans un environnement sain, écologique et confortable est déjà une satisfaction psychologique.
Les limites du concept
Cette architecture exige un savoir-faire pointu, permettant de satisfaire les normes en termes d’isolation thermique, d’étanchéité et de confort intérieur. Seulement, bon nombre d’artisans ne maîtrisent pas encore cette technique de construction. Ce qui implique également la nécessité d’une formation ciblée, visant à renforcer les compétences de ces artisans.
Et comme toute innovation, la construction de la maison passive coûte plus cher qu’un logement classique. Il y aussi le fait que plusieurs standards actuels, appliqués dans les pays nordiques, ne sont pas adaptés sous climat méditerranéen.
Enfin, il faut savoir que le choix de vivre dans une maison passive implique un changement d’habitudes. Si l’on est habitué à ouvrir les fenêtres pendant toute la journée, cela n’est pas indiqué pour cette construction au risque de favoriser une perte de chaleur.
Maison passive : réglementation ou simple label ?
En France, il s’agit à la fois d’une technique architecturale et d’un label. La maison passive France (représentant l’institut allemand Passivhaus) délivre régulièrement des certifications suivant les normes validées par l’institut allemand. Les certifications les plus courantes sont Cerqual et Effinergie.
En effet, une certification « maison passive » est un processus complet, axé sur un calcul de l’ensemble des consommations énergétiques de la maison, sa conception, le test d’étanchéité à l’air et le suivi de consommations.
En général, les constructions certifiées en France répondent aux normes suivantes :
- un besoin en chauffage inférieur à 15 kWh/m²/an pour une meilleure optimisation économique. Le calcul de la consommation répond à la norme européenne NF EN 13790 qui renseigne sur les besoins énergétiques nécessaires au chauffage et au refroidissement dans une maison passive.
- une consommation énergétique primaire (toute énergie provenant de sources naturelles : gaz naturel, pétrole, bois, etc.) inférieure à 120 kWh/m²/an, et inférieur à 60 kWh/m²/an pour l’énergie renouvelable. Cette norme est valable pour divers usages (électroménager, chauffage, cuisine…).
- une étanchéité à l’air n50 < 0,6 /h (test « BlowerDoor ») selon la norme européenne NF EN 13829. Ce coefficient est calculé à partir d’une différence de pression de 50 Pa entre le milieu extérieur et l’intérieur de la maison. Il permet de certifier qu’il n’y a pas de fuites ni un passage d’air dans la maison.
- une surchauffe limitée qui répond à un critère de confort intérieur.
Il faut savoir que la maison passive n’est pas encore une réglementation nationale en France.
La construction d’une maison passive
La définition actuelle de la maison passive n’impose pas de matériaux de construction spécifiques. De ce fait, le concepteur est libre d’utiliser un matériau de son choix (la laine de roche, du polystyrène expansé, de la cellulose, etc.).
Toutefois, il doit prendre en compte le niveau de pollution du matériau utilisé et l’énergie grise (quantité d’énergie nécessaire au cycle de vie du matériau). Mais dans tous les cas, une construction passive doit être soignée.
La construction doit respecter les normes du label allemand Passivhaus, communes à toutes les maisons passives : isolation renforcée (épaisseur de 12 à 16 cm), installation de fenêtres à triple vitrage, ventilation à double flux, etc. Et selon le terrain, la construction doit être orientée dans l’axe est-ouest afin de présenter une façade au sud.
Le coût d’une maison passive
Il est certain que la construction d’une maison passive est plus élevée (15 à 25 %) que celle d’un bâtiment classique. Ce coût est calculé à partir de l’investissement initial : étude thermique, conception du plan de la maison, la qualité de l’isolation et la construction bioclimatique.
A cela, il faut ajouter les travaux de menuiseries passives (fabrication de fenêtres à triple vitrage), la ventilation double flux, l’installation d’une toiture végétalisée, les équipements de domotique et la pergola bioclimatique (au besoin). Sans oublier la maison qui varie selon les concepteurs.
En conséquence, la construction d’une maison passive peut nécessiter un budget compris entre 1700 et 2000 euros par mètre carré.
Des aides pour la construction de l’habitat passif
Il existe aujourd’hui plusieurs aides et subventions mises à la disposition des personnes qui veulent construire une maison passive. Ces aides couvrent les travaux d’isolation. Il s’agit notamment des subventions de l’Anah (Agence nationale de l’habitat). On peut bénéficier aussi d’une réduction d’impôts sur le revenu ou d’un éco-prêt (taux zéro) pour certains travaux définis.
Grâce aux nombreuses recherches menées dans ce domaine, les techniques de construction de la maison passive continue de s’améliorer chaque année. Cette construction se positionne déjà comme l’habitat du futur de par ses nombreux atouts écologiques.